La bienveillance est souvent brandie comme une valeur, mais peine à se traduire en actes concrets
- Phil Tchang

- 20 oct.
- 3 min de lecture

1. Pourquoi ce décalage entre discours et actions ?
a. La bienveillance comme "valeur marketing"
Phénomène de société : La bienveillance est devenue un mot-clé, utilisé par les entreprises, les réseaux sociaux, voire les politiques, pour véhiculer une image positive. Pourtant, elle est rarement accompagnée de comportements engagés (ex. : le "care" en entreprise se limite souvent à des ateliers ponctuels).
Exemple : Les campagnes de communication sur la solidarité explosent pendant les crises (COVID, canicules), mais les engagements durables (bénévolat, dons réguliers) stagnent (source : France Bénévolat, 2024).
b. L’individualisme ambiant
Société de la performance : Le culte de la productivité et de la réussite individuelle laisse peu de place au don de soi "désintéressé". On valorise plus l’efficacité que l’empathie.
Paradoxe des réseaux sociaux : On "like" des causes, mais on s’investit moins sur le terrain. Une étude de l’INSEE (2023) montre que seuls 22% des Français s’engagent dans du bénévolat, malgré une adhésion théorique massive à l’idée d’entraide.
c. La peur de l’engagement
Crainte de l’intrusion : Aider l’autre implique de sortir de sa zone de confort, de prendre le risque de la vulnérabilité (ex. : écouter un inconnu en détresse, donner de son temps sans retour).
Syndrome de l’imposteur : "Je ne sais pas comment faire", "Mon aide sera-t-elle utile ?" → Ces freins paralysent l’action.
2. Comment cultiver un altruisme authentique ?
a. Commencer par des micro-gestes
Exemples concrets :
Offrir 30 minutes par semaine à une association locale (ex. : les Restos du Cœur, la Croix-Rouge).
Pratiquer l’écoute active : poser des questions ouvertes ("Comment vis-tu cette situation ?") plutôt que de donner des conseils non sollicités.
Donner sans attendre de reconnaissance : Un sourire à un SDF, aider un voisin âgé à porter ses courses.
b. S’engager dans des collectifs
Rejoindre des groupes où l’entraide est structurée (ex. : les "Disco Soupe" contre le gaspillage, les groupes de parole entre aidants).
Participer à des actions "invisibles" : Nettoyer un parc, écrire à des détenus via l’association Lire c’est Vivre, parrainer un réfugié.
c. Éduquer à l’empathie
Dès l’école : Des programmes comme "Les Petits Citoyens" (fondation Unapei) apprennent aux enfants la coopération.
En entreprise : Intégrer des jours solidaires obligatoires (ex. : chez Danone, chaque salarié a 2 jours/an pour une mission associative).
d. Accepter l’imperfection
L’altruisme n’est pas une compétition. Agir, même modestement, compte plus que la perfection (ex. : cuisiner un plat pour un voisin malade, même si ce n’est pas "parfait").
3. Les bénéfices cachés du don de soi
Effet boomerang : Donner active des zones cérébrales liées au plaisir (étude Harvard, 2022).
Créer du lien : L’engagement désintéressé brise l’isolement, comme le montrent les villages d’entraide (ex. : le mouvement Colibris).
Sens et résilience : Les personnes engagées déclarent un meilleur bien-être mental (enquête Baromètre de l’Engagement, 2025).
4. Réflexion finale : Et si la bienveillance était un muscle ?
Comme un sport, l’altruisme se pratique :
1ère étape : Identifier une action réalisable cette semaine (ex. : appeler une personne seule).
2ème étape : Répéter, sans attendre de résultats immédiats.
3ème étape : Inspirer son entourage par l’exemple (sans moraliser).
Question pour vous : Quelle première action concrète pourriez-vous mettre en place cette semaine pour incarner cette bienveillance active ? (Ex. : proposer une heure de soutien scolaire, participer à une marmite solidaire ?)
"Le monde ne sera pas changé par ceux qui critiquent, mais par ceux qui agissent." — Gandhi (adapté)
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